Patrick Vignoles: Nietzsche contra Schopenhauer?

in La raison dévoilée. Etudes schopenhaueriennes, sous la direction de Christian Bonnet et Jean Salem, Paris, Vrin, 2005, 256 p.

Souvent cité ou évoqué, mais en réalité peu étudié et fréquemment réduit à quelques lieux communs, Schopenhauer n’est pas tant un philosophe méconnu ou oublié qu’un philosophe méprisé. Son succès hors de l’institution universitaire lui a longtemps valu en France la réputation d’un philosophe “pour littéraires”.

Si l’on entend par là que Schopenhauer est un auteur de lecture agréable, qu’il écrit bien et clairement, qu’il ne prend pas les mots pour les choses et qu’il s’est proposé d’écrire en allemand comme Hume écrivait en anglais, on peut difficilement lui en faire grief, bien au contraire, à moins de considérer qu’il n’y a de grande philosophie qu’hermétique et oraculaire.

Quant à prétendre, comme c’est souvent le cas, que sa pensée serait superficielle et peu rigoureuse, les textes qui composent le présent ouvrage – qu’ils s’attachent à la métaphysique de Schopenhauer, à son éthique ou à son esthétique, qu’ils le confrontent à Descartes, à Kant, à Nietzsche ou à Wittgenstein, qu’ils l’inscrivent dans la tradition ou au contraire accusent ce par quoi il rompt avec elle – aimeraient contribuer à faire justice de ce préjugé encore trop répandu.

La raison dévoilée. Etudes schopenhaueriennes, sous la direction de Christian Bonnet et Jean Salem, Paris, Vrin, 2005, 256 p., 22 €.

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