Dans la Grèce ancienne, on considérait la philosophie comme un remède aux maux de l’âme, comme une thérapeutique permettant à l’individu d’atteindre l’indépendance et la tranquillité d’esprit par la connaissance de soi. Il n’est pas étonnant de retrouver des échos de cette pensée sous la plume du jeune philologue Friedrich Nietzsche. Dans ses premiers écrits, Nietzsche, alors professeur à l’Université de Bâle, donne à cette préoccupation thérapeutique la forme de la Kulturkritik : le philosophe est un médecin qui lutte contre la maladie de la civilisation, en s’en prenant à la fois aux causes et aux manifestations du mal. Cette entreprise l’amène à critiquer les pos- tures caractéristiques du moderne : l’optimisme théorique, l’esprit scientifique, le relativisme historique, l’esthétique de l’imitation, la dignité accordée au travail.
Martine Béland retrace les formes de la Kulturkritik en la rattachant au projet philosophique de Nietzsche d’entre 1869 et 197, une époque essentielle pour comprendre la genèse de la pensée nietzschéenne.
Martine Béland, Kulturkritik et philosophie thérapeutique chez le jeune Nietzsche, Les Presses de l’Universite de Montreal, 2012, 410 pages.
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