Les oeuvres de Nietzsche. Genèse, structure et interprétation

Journées d'études les 12 et 13 mars 2007 à l'ENS (Paris)

Journées d’études organisées par Paolo D’Iorio et Olivier Ponton

L’objectif de ces journées d’études n’est pas d’envisager la philosophie de Nietzsche dans son ensemble, comme un tout dont il s’agirait de reconstituer le mouvement, la complexité et la cohérence, en se focalisant éventuellement sur un thème dont on suivrait le développement tout au long de l’œuvre. Il s’agit plutôt ici de traiter successivement de différents livres de Nietzsche, de différentes œuvres considérés en elles-mêmes, comme des « touts » dont on étudiera l’élaboration, l’unité et la singularité.
Cette formule semble plus appropriée à la préparation de la troisième épreuve écrite de l’agrégation externe de philosophie, pour laquelle ces journées d’études ont été conçues : dans le cas d’un philosophe dont la pensée évolue aussi rapidement, aussi profondément, aussi continuellement que celle de Nietzsche, les livres constituent en effet, pour les textes qu’ils contiennent, un contexte d’interprétation infiniment plus facile à exploiter que l’œuvre de Nietzsche dans son ensemble. Pour expliquer un aphorisme du Gai savoir portant sur la connaissance ou sur la pitié, par exemple, il est plus intéressant de savoir ce qui fait à la fois la spécificité et l’unité du Gai savoir, pour ainsi dire la « philosophie » du Gai savoir, que d’avoir une vague idée de ce que Nietzsche pensait, en général, de la connaissance ou de la pitié. S’il y a un auteur qu’il est impossible de comprendre en général, c’est bien Nietzsche, et un texte de Nietzsche ne peut être compris que si l’on prend d’abord en compte son contexte immédiat.
Les chercheurs qui participeront à ces journées d’études auront donc pour tâche de présenter chacun une œuvre, en se fixant comme objectif de souscrire à une triple exigence : 1) reconstituer la genèse de l’œuvre étudiée, c’est-à-dire à la fois le cheminement philosophique qui l’a engendrée et le travail de fabrication conceptuelle et littéraire qui donna naissance au texte que nous lisons aujourd’hui ; 2) dégager la structure de l’œuvre, c’est-à-dire aussi sa cohérence (Nietzsche accordant une attention extrême, contrairement à ce que l’on croit trop souvent, à l’organisation et à la construction de ses livres) ; 3) proposer une interprétation de l’œuvre, fournir des clés permettant de mieux comprendre la signification philosophique originale de chaque texte de Nietzsche. Ces journées d’études devraient ainsi permettre d’inscrire plus rigoureusement les textes de Nietzsche dans le mouvement, la structure et la signification des livres qui les contiennent.

Lundi 12 mars (Ecole normale supérieure – salle Dussane)
14 h : P. D’Iorio : Oeuvres, posthumes, écrits apocryphes
14 h 50 : F. Fronterotta : Les oeuvres philologiques
15 h 40 : Pause café
16 h : T. Bartscherer : How to give birth to a centaur : on the genesis and structure Nietzsche’s first book
M. Kessler : La naissance de la tragédie, interprétation
17 h 20 : C. Denat : Considérations inactuelles

Mardi 13 mars (Ecole normale supérieure – salle Cavaillès)
9 h 15 : Y. Constantinidès : Aurore
10 h 15 : O. Ponton : Le gai savoir
11 h 15 : Pause café
11 h 30 : S. Marton : Ainsi parlait Zarathoustra
12 h 30 : Pause déjeuner
14 h 30 : P. Wotling : Par-delà bien et mal
15 h 30 : Y. Souladié : L’antéchrist, Ecce homo
16 h 30 : Pause café
16 h 45 : J. Grzelczyk : Le cas Wagner, Nietzsche contra Wagner

Ecole normale supérieure, 45 rue d’Ulm, 5ème arr., Paris

Programme en pdf

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