Monique Dixsaut: Nietzsche, par-delà les antinomies

La Transparence éditeur, septembre 2006.

Nietzsche n’a jamais cessé, jusqu’à la fin, d’être philosophe, de l’être, sans forcément se dire philosophe. Est philosophe celui qui justement ne se dissimule pas derrière le prédicat ” philosophe “, comme si on pouvait en faire un prédicat, mais qui reprend la philosophie à son compte, qui dit ” je ” sans faire de ” pense ” son attribut essentiel, donc sans se donner pour le sujet de sa pensée alors qu’on ne peut jamais être qu’un sujet dans sa pensée. Chacune des pensées de Nietzsche emporte ce sujet dans son aventure, ce qu’il ne cache pas sous la volonté d’unité propre à la logique et à la morale. Il n’a non plus jamais cessé de dire ce qu’il exige d’un philosophe, c’est-à-dire de lui-même. Et il n’a pas davantage réduit la philosophie à un fait culturel : s’il lui a donné pour tâche principale ” la discipline et le perfectionnement de l’humanité “, c’est parce qu’il a vu dans les philosophes à venir la seule force de résistance à la décadence, la seule force assez puissante pour imposer des buts : comme tout grand philosophe, il s’est voulu législateur. Il n’a jamais voulu détruire la
philosophie parce qu’en toute philosophie, aussi ” erronée ” soit-elle, se fait entendre la voix d’un Hyperboréen. Elle ne se fait bien sûr entendre qu’à celui qui pour l’entendre a des oreilles. M. D.
Sur la page de l’éditeur

 

ISBN: 2350510131, 20 €

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