Yannick Souladié : “Traduire et publier L’Antichrist, l’oeuvre principale de Nietzsche”

Visioconférence : Vendredi 02 février 2024, 11h-13h

Cette session se déroulera exceptionnellement en vidéoconférence par Zoom avec les codes d’accès suivants :

https://cnrs.zoom.us/j/93187543502?pwd=cHRBVFJaTDRraStZa2FaMC9XYXJDdz09
ID : 931 8754 3502
Pass : ITEM-2024

« Incontestablement, c’est déjà l’œuvre d’un fou. » écrivait Théodore de Wyzewa le 5 décembre 1894 dans la première recension de L’Antichrist en France, inaugurant plus d’un siècle de dévalorisation de cet ouvrage, que Nietzsche considérait pour sa part comme l’une de ses deux « œuvres principales » avec Ainsi parlait Zarathoustra.

Cette conférence entend prendre L’Antichrist au sérieux en le restituant à sa juste place au sein du grand projet philosophique de Nietzsche. L’Antichrist nous apparaîtra comme une œuvre lentement murie, s’appuyant sur de nombreuses sources bibliographiques, dans laquelle Nietzsche entend tirer le bilan des grands problèmes philosophiques qui le hantent depuis le début des années 1880. Ses grands concepts philosophiques (éternel retour, volonté de puissance, surhomme, incorporation, nihilisme) y trouvent leur ultime développement.

Prendre L’Antichrist au sérieux, c’est également prendre la juste mesure de la confrontation avec le christianisme. Comment Nietzsche en est-il venu à se convaincre que sa philosophie ne pouvait s’accomplir qu’en s’opposant frontalement au christianisme ? Ainsi, le sous-titre définitif de L’Antichrist est « Malédiction sur le christianisme ». En quoi cette « malédiction » a-t-elle un sens philosophique ? C’est que nous allons tâcher de déterminer.

Nous présenterons à cet effet notre nouvelle traduction et édition de L’Antichrist, dotée, pour la première fois, d’un appareil critique explorant les nombreuses sources (philosophiques, historiques, politiques, littéraires et scientifiques) exploitées par Nietzsche dans ses phases de préparation et de rédaction. Loin d’être dicté par la haine, la folie ou la précipitation, L’Antichrist dialogue en effet avec toute l’histoire de la philosophie occidentale, ainsi qu’avec diverses théories scientifiques, chose que son style très particulier a longtemps contribué à occulter.

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