Publiés entre 1895 et 1906, c’est-à-dire pour trois d’entre eux du vivant de l’auteur d’Ainsi parlait Zarathoustra, les cinq textes qui composent ce volume ont pour fil directeur la compréhension du sens même de l’œuvre de Nietzsche, et ils sont parmi les premiers à proposer une évaluation globale du philosophe. Simmel y insiste dès 1895 : Nietzsche n’est ni un cynique, ni un anarchiste, ni un décadent mais un moraliste. S’appuyant sur la biographie écrite par Elisabeth Förster-Nietzsche et sur l’exposé par Ferdinand Tönnies des problèmes relatifs à la cohérence de l’œuvre nietzschéenne, Simmel fait pièce aux caricatures de Nietzsche qui circulaient déjà à l’époque. Pour lui, Nietzsche n’a pas voulu liquider la morale mais une morale, celle qu’incarnent à ses yeux le christianisme et le socialisme. Il a si peu voulu liquider la morale qu’il est parfaitement possible de le comparer à… Kant. Proposition apparemment paradoxale qui prend place au milieu de celles dont est riche chacun de ces textes. Ils abordent, dans leur foisonnement, de multiples aspects de la pensée de Nietzsche : la place de sa personnalité dans la genèse de son rouvre, la question de la folie, la cohérence de la doctrine de l’éternel retour, etc. Sous la diversité de ses prétextes, ce volume, traversé par la thèse d’un Nietzsche moraliste, constitue, en un mot, une véritable introduction à la lecture de son œuvre.
Sommaire
La biographie de Nietzsche d’Elisabeth Förster
Friedrich Nietzsche – La silhouette d’un philosophe de la morale
Le culte de Nietzsche – Une critique de Ferdinand Tönnies
Pour comprendre Nietzsche
Nietzsche et Kant
Biographie
Né en 1858 à Berlin de parents juifs convertis au protestantisme, Georg Simmel achève ses études d’histoire et de philosophie par une thèse sur Kant, après le refus par l’Université de Berlin de ses Etudes psychologiques et ethnographiques sur les origines de la musique. L’auteur de la Philosophie de l’argent, qui sera l’un des fondateurs de la sociologie moderne, n’obtient que très tard la reconnaissance institutionnelle que lui auront refusée d’une part l’antisémitisme latent de l’Université allemande de l’époque, d’autre part le rejet d’une pensée qui ignore les cloisonnements disciplinaires et refuse les systématisations académiques. C’est probablement dans ses nombreux essais que la pensée de Simmel est la plus vivante et la plus originale. Comme il l’écrit lui-même, peu avant sa mort en 1918 : ” Je sais que je mourrai sans héritiers spirituels (et c’est bien ainsi). Mon héritage est comme de l’argent liquide qui est distribué parmi de nombreux héritiers, et chacun le convertit en une acquisition qui correspond à sa nature. “SommaireBiographie
ISBN: 2-07-078087-2, 13,50 €
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