Colloque international-International Colloquium

« L’art de bien lire ». Nietzsche et la philologie- Du 19 au 21 octobre 2006 à Reims et Paris

Université de Paris X-Nanterre

Centre PAPC (EA 373)

Organized by Patrick Wotling (University of Reims Champagne-Ardenne,
Philosophy Department/Cirlllep) and Jean-François Balaudé (University of
Paris X-Nanterre/PAPC)

Organisé par Patrick Wotling (Université de Reims
Champagne-Ardenne/Cirlllep) et Jean-François Balaudé (Université de Paris
X-Nanterre/PAPC)

jeudi 19 octobre (Reims)

Amphithéâtre Recherche (Bâtiment Recherche)

matin

La philologie face à la culture grecque

10 h : Ouverture du colloque et Présentation par J.-F. Balaudé & P. Wotling

10 h – 13 h : Présidence de séance : Scarlett Marton

10 h 15 : Jean-François Balaudé (Université de Paris X) : « Nietzsche,
Bernays et la catharsis tragique »

10 h 50 : Pause

11h : Giuliano Campioni (Università degli Studi di Pisa) : « Il Socrate
monstrum di Friedrich Nietzsche »

11 h 45 : Philippe Brunet (Université de Rouen) : « Deux ou trois leçons
de philologie d’après Nietzsche »

13 h : Déjeuner

après-midi

Philologie et psychologie

14 h 30 – 18 h : Présidence de séance : Jean-François Balaudé

14 h 30 : Robert C. Solomon (Austin University, Texas) : « Nietzsche, The
Philosopher as a “Deep” Philological Psychologist »

15 h 15 : Chiara Piazzesi (Scuola Normale Superiore di Pisa) : « Pour une
nouvelle conception du rapport entre théorie et pratique : la philologie
comme éthique et méthodologie »

16 h : Pause

16 h 15 : Blaise Benoit (Nantes) : « Die Redlichkeit (“als Problem”) : la
vertu du philologue ? Probité et justice selon Nietzsche »

17 h : Yannis Konstantinidis (Université de Reims) : « Nietzsche et
l’“héritier parfait” »

18 h : Cocktail

20h30 : Dîner

vendredi 20 octobre (Paris X)

Salle René Rémond (B 015)

après-midi

La philologie comme méthode ?

15h – 18h 30 : Présidence de séance : Patrick Wotling

15 h : Monique Dixsaut (Université de Paris I) : « Je n’ai pas été
philologue en vain »

15 h 45 : pause

16 h : Céline Denat (Université de Reims) : « De la méthode philologique à
la philologie comme méthode : en quel sens peut-on parler d’une
“méthodologie” nietzschéenne ? »

16 h 45 : Scarlett Marton (Université de São Paulo) : « La philologie :
l’astuce du philosophe-généalogiste »

20h30 : Dîner

Samedi 21 octobre (Paris X)

Salle René Rémond (B 015)

matin

Des préplatoniciens aux modernes : les objets de la philologie

10 h – 13 h : Présidence de séance : Monique Dixsaut

10 h : Guillaume Métayer (CNRS) « Nietzsche, Voltaire, et la philologie de
l’opéra »

10h 45 : pause

11h : Christoph Rapp (Humboldt Universität, Berlin) « Nietzsche as
Interpreter of Presocratic Philosophy »

11 h 45 : André Laks (Université de Lille III) : « Niezsche et la question
des successions des philosophes pré-platoniciens. Réflexions sur le statut
de la philologie chez le jeune Nietzsche »

13 h : Déjeuner

après-midi

Lire selon Nietzsche et lire Nietzsche

14 h 30 h – 18 h : Présidence de séance : André Laks

14 h 30 : Eric Blondel (Université de Paris I) : « Le sujet d’Ecce Homo »

15 h 15 : Kathleen Higgins (Austin University, Texas) : « Oracular Reading »

16 h : pause

16 h 15 : Patrick Wotling (Université de Reims) : « La théorie des fautes
de lecture et la philosophie comme traduction selon Nietzsche »

17 h : Werner Stegmaier (Universität Greifswald) : « Die Philologie und
Nietzsche. Leitlinien einer aktuellen Philologie für die Philosophie
Nietzsches »

20 h 30 : Dîner de clôture

Dans le cadre d’une collaboration entre le Cirlllep de l’Université de
Reims (Centre Interdisciplinaire de Recherches sur les Langues, les
Littératures, la Lecture et l’Élaboration de la Pensée), et le Centre de
Philosophie ancienne et Pensée chrétienne (PAPC) de l’Université de Paris
X – Nanterre, nous prévoyons en octobre 2006 la tenue d’un colloque
international sur Nietzsche et la philologie destiné à donner toute son
ampleur à cette dimension connue de la pensée nietzschéenne, mais le plus
souvent éludée. Le préjugé reste en effet tenace, selon lequel Nietzsche
ne serait devenu pleinement philosophe qu’après avoir abandonné la
philologie grecque. Mais peut-être la philosophie n’est-elle pour
Nietzsche que la philologie continuée par d’autres moyens ; peut-être
est-elle avant tout un « art de bien lire », si l’on en croit Nietzsche
lui-même. Des études récentes parues en Amérique du Nord comme en Europe
ont largement renouvelé la question, de sorte qu’il apparaît désormais
indispensable d’établir un bilan de ces recherches.

Spécialiste de l’étude des textes antiques, des questions relatives à leur
établissement et à leur traduction, Nietzsche quitte certes la philologie
pour la philosophie, mais il repense celle-ci sur le modèle de l’activité
philologique. La question de la philologie est donc au coeur même de la
réflexion de Nietzsche, parce que celui-ci s’efforce de caractériser le
travail philosophique sur le modèle de l’activité de lecture et de
déchiffrage d’un texte. Ce sont les procédures dégagées à la faveur de
cette comparaison que Nietzsche rassemble sous la formule « l’art de bien
lire ». C’est désormais la réalité qui se trouve caractérisée comme
l’analogue d’un texte, à propos duquel les théories (philosophiques,
scientifiques, …) jouent alors le rôle de textes seconds, de traductions
ou de commentaires. Cette idée de la hiérarchisation et de l’enchaînement
des textes, peu travaillée jusqu’à présent, sera également retenue parmi
les voies d’investigation de ce colloque. Cette compréhension
révolutionnaire de la pensée philosophique se déploie alors dans de
nombreuses directions, parmi lesquelles : la lecture lente ; philologie et
probité ; la philosophie comme traduction ; l’évolution sémantique comme
marqueur axiologique, en particulier dans le premier traité de La
généalogie de la morale, etc…
Nous souhaitons donc donner à ce colloque une vraie teneur
interdisciplinaire, et convier non seulement des philosophes spécialistes
de l’œuvre de Nietzsche, mais également des latinistes, des hellénistes,
ou encore des germanistes et des linguistes ayant eu par choix ou par
nécessité à rencontrer tel ou tel aspect des analyses nietzschéennes dans
leur recherche, et qui sont ainsi susceptibles d’éclairer les philosophes
sur la pertinence ou l’invalidité des positions proprement philologiques
de Nietzsche. Nous pensons aux nombreuses analyses étymologiques (sur le
latin, le grec, les états successifs de la langue allemande) présentes
dans ses textes, à la caractérisation critique de l’activité philologique,
aux nombreux textes sur la traduction, ses moyens et ses objectifs, et à
d’autres directions possibles dont nous indiquerons certaines ci-dessous.
Puisqu’il s’agira étudier l’ensemble du champ couvert par l’art de bien
lire, sera abordée la pratique nietzschéenne de la philologie, durant ses
années de jeunesse (les années de Leipzig en particulier), et la période
de son enseignement bâlois. Nous souhaitons notamment que soient étudiées
sous cet angle ses travaux sur Théognis (l’organisation du texte
théognidien à partir de la théorie des Stichwörter, son interprétation,
…), sur les sources de Diogène Laërce (les techniques de construction
doxographique caractéristiques de la tradition grecque et la fixation
canonique des corpus attribués aux philosophes), mais encore son analyse
de la pratique des philologues contemporains et des spécificités de leur
traitement des textes.
Un second volet concernera la philologie hors de la philologie, devenue
concept proprement philosophique, avancée comme modèle d’intelligibilité
de la visée philosophique, et permettant d’évaluer la pertinence — ou les
déficiences — de la pratique des philosophes (théorie des fautes de
lecture — équivalents du contresens, du barbarisme etc … —, du manque de
philologie, problèmes posés par l’établissement du texte de la réalité,
problème de la multiplicité des lectures valides pour un même texte,
etc…)
Seront présents un certain nombre de collègues européens et
nord-américains, représentant cinq nationalités, en particulier plusieurs
ténors du commentarisme nietzschéen actuel dont la présence est
indispensable pour présenter l’état le plus récent de la recherche sur
cette question.

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