Le mot de Zarathoustra résonne encore : « À la Terre, restez fidèles. » En 1887 et 1888, Nietzsche s’engage pour la dernière fois dans la réhabilitation absolue du monde réel, contre ceux qui font peser sur la Terre le poids de l’abjection, de la dépréciation, de la dévalorisation. La compréhension de ce qu’est un « monde » passe au premier plan, elle envahit l’écriture de Nietzsche, se diversifie en tous sens : monde réel, monde de la vérité, monde du devenir, monde de la vie, monde fictif, monde métaphysique… La guerre des mondes s’engage. La position réaliste de Nietzsche y trouvera son expression la plus étincelante, la plus acérée. Il est devenu clair que l’histoire de l’Occident a aussi été l’histoire de la négation de la Terre. Affirmer la primauté de la Terre, c’est soutenir qu’il n’y a qu’un monde réel, celui où nous vivons.
Pierre Montebello explore ici les grands moments de ce parcours, de cette affirmation ardente de la Terre.
Pierre Montebello est professeur de philosophie à l’université de Toulouse le Mirail. Il est un spécialiste de Deleuze. Citons parmi ses derniers livres : L’autre métaphysique (2015) et Métaphysiques cosmomorphes, la fin du monde humain (2015).Site éditeur
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