par Yannick Souladié
Plus de cent ans après sa mort, la pensée de Nietzsche peut toujours se voir grossièrement caricaturée. Trop souvent encore, son nom demeure associé au pangermanisme, à l’antisémitisme, quand ce n’est au nazisme. Prenant le contrepied des essais de Jean-Michel Vacher, Aymeric Monville et Michael Paraire, cette conférence entend montrer que la pensée de Nietzsche s’oppose foncièrement au fascisme. Non seulement Nietzsche dénonçait fermement le militarisme et le nationalisme de son époque, mais il fut parmi les premiers à s’opposer à l’antisémitisme. Rappelant les manipulations dont son œuvre a pu être victime (le faux livre La Volonté de puissance), nous tâcherons d’interpréter autrement ses propos élogieux sur la guerre, en rapprochant notamment sa pensée de celle d’Héraclite. Nous verrons ainsi que, loin de préfigurer le fascisme de la première moitié du 20e siècle, Nietzsche a pu anticiper certains éléments d’une forme plus contemporaine de totalitarisme.
Mark as favourite