Comment lire Nietzsche « lui-même » ? La difficulté de la lecture, ou de « l’illisibilité » de Nietzsche, se pose avec Philippe Lacoue-Labarthe notamment dans « L’Oblitération » (l’effacement des noms). Heidegger, que Ph. Lacoue-Labarthe crédite du seul « Nietzsche », est incontournable. Tout en accordant tout à Heidegger, Lacoue-Labarthe déplace l’accent de la problématique de l’aletheia vers une logique de la mimesis. Un tel déplacement a l’avantage de pointer le « sujet de la philosophie ».
Pour Heidegger, Nietzsche résume le point culminant de la métaphysique, en tant qu’il est sa « dernière victime » (Platon inversé). Pour Lacoue-Labarthe, et bien que la question du Sujet soit plus précisément posée dans la modernité avec l’assomption du romantisme, Platon et Nietzsche, en un sens, se rejoignent sur la question de la mimesis – celle du retrait de l’auteur. Comment lire une thèse sur l’être, quand l’auteur – « Nietzsche » – en tant que sujet propre, s’absente ou « s’opère vivant de la philosophie » ?
Cette conférence s’inscrit dans le cadre du Colloque international Philippe Lacoue-Labarthe.
Colloque international Philippe Lacoue-Labarthe