Mallarmé face à Nietzsche : on aurait pu croire à une rencontre improbable.
Et pourtant, chacun à leur manière, les deux écrivains ont à la même époque, sans se connaître, de chaque côté du Rhin, expulsé Dieu du texte. A l’instar des mots qu’ils affectionnent tant, les deux hommes parviennent à s’allumer de reflets réciproques qui projettent peut-être, après plus d’un siècle d’exégèse embarrassée, une lumière aussi inouïe qu’éclairante sur les ” cas ” Nietzsche et Mallarmé.
[. j Réfléchir le langage, c’est se donner les moyens de comprendre les mécanismes du mensonge et du détour, du théâtre et de la parodie, sans forcément devoir sombrer dans le moralisant soupçon de folie. [. ] Ainsi pourrait s’achever une logodicée. Qui, en redécouvrant la métaphore, emporte nos deux poètes loin de nombreux pré-jugés philosophiques et littéraires. Lire Mallarmé à travers Nietzsche, c’est peut-être, au fond, définitivement le sauver de l’idéalisme ; et lire Nietzsche à travers Mallarmé, c’est peut-être enfin le sauver de la folie.
Laure Becdelièvre: Nietzsche et Mallarmé. Rémunérer le “mal d’être deux”. Editions de la transparence, Novembre 2008, ISBN : 978-2-350-51038-5, 20 €
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